20 janvier 2011

Une tempête dans un verre... de lait!

Samedi dernier, on s'est payé la totale, l'amoureux et moi. Grasse matinée jusqu'à 8 h 30 (nous avons un bébé de quatre mois, je vous rappelle, alors 8 h 30, c'est vraiment la grasse matinée) et déjeuner au resto sans les grandes filles dans les pattes, parties pour le week-end chez leur grand-mère.

Un beau petit déjeuner tranquille donc. À lire le journal et à commenter les différentes nouvelles du jour. À chialer sur les fraises congelées et mauvaises nombreuses sur ma gauffre. À rire devant Sam-Sam qui vient de découvrir sa voix et qui hurle, mais hurle à n'en plus finir.

Un beau moment. Pas stressant pour deux cennes. Relaxe.

Dans le fond complètement du resto, je vois une amie qui a aussi un bébé de l'âge de Sam. Elle est aussi avec son amoureux. Ils ont l'air d'avoir bien du plaisir tous les trois. On dirait un calque de notre table!


Mais voilà, son petit homme commence à s'agiter. Son sourire a cédé la place à une moue. C'est l'heure du lunch pour lui aussi visiblement.

Je vois l'amie qui se prépare à allaiter. Elle entre sa main dans son chandail pour défaire l'attache de son soutien-gorge. Elle place son bébé sur ses cuisses et vient pour relever son chandail... Mais au dernier moment, elle décide de ne pas le faire à la table. Elle se lève avec son petit poulet dans les bras et prend la direction... des toilettes!

J'ai eu le coeur brisé. J'étais triste parce que mon amie, qui a décidé d'offrir le meilleur pour son bébé, est réduite, par gêne ou par pudeur, à se réfugier à l'abri des regards pour nourrir son rejeton. À briser son beau déjeuner avec son amoureux.

Pis on s'entend-tu que d'allaiter assise sur la bol, il y a plus sexy comme occupation?

Je ne juge pas la décision de cette maman de ne pas nourrir son enfant en public. C'est son choix et ce sont ses seins à elle.

Ce qui me fend le coeur, c'est le manque d'ouverture de plusieurs sur la chose. C'est clair que si tout le monde avait gardé leurs yeux sur leurs oeufs-miroir-bacon-patates, le petit aurait eu la mamelle dans la bouche et personne n'en aurait fait de cas.

Mais voilà, ce n'est pas le cas. L'allaitement est un geste banal, mais comme peu de mamans osent le faire en public, ça surprend. Et ça dérange surtout ceux qui ne connaissent pas la chose.

J'en suis à mon troisième allaitement. Ça fait longtemps que ça ne m'énerve plus d'allaiter sur un banc au Carrefour de l'Estrie ou devant le beau-père. Mais chaque fois que je le fais, je n'en reviens pas du nombre de malaises que je provoque. De la quantité de personnes qui s'approchent de moi pour regarder de très près ce que je suis en train de faire pour ensuite me jeter un de ces regards monstrueux de désapprobation.

Soyez rassurés, quand c'est l'heure du lunch de Sam, je garde beaucoup plus que mes bobettes sur le dos. Je suis comme toutes les autres filles de la terre: je me trouve grosse et moche et je n'ai pas envie que des inconnus scrutent de près les vergetures que ma grossesse a laissées en souvenir sur mon globe-terrestre qui refuse de rentrer dans mes jeans d'avant. Bref, je suis discrète.

Mais même si Sam est cachée sous une couverture. Même s'il fallait un microscope aussi puissant que ceux de la NASA pour trouver un centimètre de peau. Même si pour voir un tantinet de mon sein, il faudrait me passer sous un rayon X, ça énerve de savoir que là, sous le doudou, il y a un bébé qui tète un sein.

Je suppose donc que mon amie n'a pas voulu affronter ces regards remplis d'indignation et que plutôt que de profiter de ce beau samedi matin avec sa famille, elle a fait son boulot de maman dans les bécosses.

Triste pareil.

1 commentaire:

Lady_Libellule a dit...

Il y a 34 ans, j'allaitais mon premier-né dans les centres d'achat, dans les restaurants, bref.. n'importe où. Ça n'a donc pas changé depuis tout ce temps???

Triste!

Très d'actualité de lire ceci après le ALLAITE-IN aux Ailes de la Mode à Montréal hier.