17 juin 2008

Qu'est-ce qu'on mange?

Je dois avoir au moins une trentaine de livres de recettes. Attendez. Je vais les compter. Oups! J’étais dans les patates. Il y en a 53 dans ma bibliothèque. Je suis aussi abonnée au site internet S.O.S. Cuisine et j’ai au moins une vingtaine de sites du même genre dans mes favoris de mon Explorer.
J’achète régulièrement le Coup de pouce et plein d’autres magazines où on trouve des trucs alléchants à cuisiner. Je regarde assidûment À la Di Stasio et Curieux Bégin. J’ai trippé au fond sur Daniel Pinard. Je ne déteste pas Ricardo, et quand ça adonne, j’écoute Louis à Canal Vie pis Nicolas Moreau. Je voue un culte sans borne à plusieurs chefs dont Normand Laprise, Jean Soulard et Daniel Vézina, pour ne nommer que ceux-là. Il y a à peu près juste Martin Picard (Au pied de cochon) qui me laisse de glace. Tant qu’à être dans les confidences, je dois avouer que le beau Stéfano Faïta éveille en moi des sentiments semblables à ceux que j’avais à l’époque où il y avait des dizaines de posters de Donny des New Kids dans ma chambre.
Alors, pouvez-vous m’expliquer quelqu’un comment ça se fait que je sois toujours à court d’idée pour faire le souper?
Il me semble que c’est toujours la même maudite affaire qui se retrouve dans mon assiette soir après soir. C’est toujours pareil. Aussi monotone qu’un cours de philo. Aussi prévisible que si je vous disais qu’il va pleuvoir demain.
Spaghetti, macaroni, pâté chinois, timbales au poulet, rôti de porc, steak.
Spaghetti, macaroni, pâté chinois, timbales au poulet, rôti de porc, steak.
Spaghetti, macaroni, pâté chinois, timbales au poulet, rôti de porc, steak.
Toujours pareil.
Quand je veux faire diversion, je fais des grilled cheese. Et quand je veux vraiment m’énerver, je mets du bacon dedans. Là, c’est la fête!
Tenez, encore ce soir. J’arrive à la maison et j’ouvre le frigo. Il est plein. Il déborde même. Soupir. Je ne trouve rien qui me donne envie de cuisiner. Je tente une approche vers le congélo. C’est encore pire. Et si je trouvais cette inspiration dans le garde-manger? Peine perdue. C’était rêver en couleur que de croire qu’aujourd’hui, j’aurais l’idée du siècle pour le lunch du soir.
Sans farce, ça commence à me taper sur les rognons ces soupers qu’il faut toujours faire soir après soir. Vous savez, ce que vivent les gens du Darfour, c’est de la petite bière à côté de mon ennui face à la besogne du souper. Et que dans l’échelle des drames humains, mon absence d’imagination culinaire vient tout juste devant la famine dans le tiers monde, l’épidémie de sida en Afrique, le réchauffement planétaire, les 21 millions de mines antipersonnel en Irak, le cyclone en Birmanie et les camps de concentration de la 2e Guerre mondiale.
Je ne sais pas qui attend pour financer de la recherche sur cette grave problématique qui touche des millions de femmes chaque jour sur la terre. Si le solde de mon compte comptait plus de trois chiffres, je pense que je créerais une chaire de recherche sur le sujet. Il me semble que c’est important que l’on s’attaque à ce fléau qui touche tant de familles. Que l’on enraye le plus rapidement possible ce grave problème qui cause tant de soucis aux chefs de famille de ce monde.
Je pense que ce n’est pas demain la veille que l’on trouvera une solution. En attendant que ce grand jour arrive, j’ai demandé aux filles ce qu’elle voulait manger ce soir. Vous savez ce qu’elles ont répondu? Du spagh!
Bah… pourquoi pas. Ce sera juste la troisième fois cette semaine…

10 juin 2008

Que celui qui n'a jamais pêché...

Avez-vous déjà « callé » malade au boulot pour aller skier? Prenez-vous toujours vos antibiotiques jusqu’au bout? Votre peau, vous l’enduisez de crème solaire FPS 30 lorsque le soleil se pointe le bout du nez dans le ciel?
Feignez-vous d’être très occupé quand la belle-mère appelle? Avez-vous déjà dit à une maman que son bébé était le plus beau du monde alors que vous pensiez tout le contraire? Votre voiture, roule-t-elle à plus de 100 km/h sur l’autoroute?
Vos factures d’Hydro et de Bell sont-elles acquittées dans les délais? Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvé derrière un volant alors que votre taux d’alcoolémie dépassait les 0.08? La fête de la copine, du frère ou du collègue de travail, vous l’avez déjà oubliée?
Faites-vous toujours 30 minutes d’exercice chaque jour? Vos draps, ils font un tour dans la laveuse chaque semaine? Le café que vous buvez, il est équitable et bio?
Levez la main ceux qui ne passent jamais plus de trois minutes sous une douche brûlante. Qui ne passe jamais du temps de bureau à vérifier ses courriels sur Hotmail? Avez-vous déjà oublié une « batch » de linge dans la laveuse?
Votre auto est-elle chaussée de pneus d’hiver durant la froide saison? Triez-vous adéquatement vos déchets entre le noir, le brun ou le vert ou bien parfois des matières recyclables et compostables se retrouvent parmi celles qui s’en vont au dépotoir?
Déléguez-vous les tâches qui vous rebutent le plus? Avez-vous déjà remis une pinte de lait vide au frigo? Rendez-vous vos films au club vidéo toujours à temps?
Le savon qui se retrouve dans votre lave-vaisselle est-il immanquablement exempt de phosphate? Suivez-vous inlassablement les directives de vos livres de recettes? Omettez-vous de changer le rouleau de papier de toilette quand c’est vous qui touchez au dernier carreau?
Avez-vous déjà « flushé » quelqu’un par message texte? Êtes-vous du type à succomber à un méga cornet trois boules de crème glacée au caramel trempé dans le chocolat, et ce, même si vous n’avez pas faim?
Vous arrive-t-il de prendre plus que les 15 minutes de pause auxquelles vous avez droit? Portez-vous toujours une veste de sauvetage en bateau? Téléchargez-vous de la musique illégalement sur le net?
Avez-vous déjà oublié de nourrir le chat? D’arroser les plantes? De sortir les vidanges?
Est-ce qu’il vous arrive d’imaginer avec plaisir que votre petite sœur suffoque en enfer? L’idée de foutre votre marmaille dans le bac à récupération vous a-t-elle déjà traversé l’esprit? Avez-vous déjà triché au Monopoly?
Vos chèques, il arrive qu’ils soient sans fonds? Le solde de votre carte de crédit, il est réglé intégralement chaque mois? Investissez-vous 18 % de votre revenu dans un REER?
Vous arrive-t-il d’oublier vos sacs réutilisables à la maison? Avez-vous déjà trahi la confiance de quelqu’un? Est-il dans le domaine du possible qu’un jour vous ayez égaré un livre emprunté?
Est-ce que d’avoir oublié un rendez-vous chez le dentiste figure dans la liste des erreurs commises au cours de votre vie? Avez-vous déjà bu de l’alcool alors que vous portiez la vie? Croyez-vous avoir autre chose à faire que de prêter main-forte au beau-frère qui déménage sous un soleil de plomb?
Êtes-vous soudainement allergique au latex alors que vos amis décrètent une corvée de peinture dans leur nouveau logis? Êtes-vous tout à coup submergé de boulot quand une invitation à aller souper chez les beaux-parents arrive? Êtes-vous toujours heureux de participer à l’échange de cadeaux de Noël du bureau?
Pas simple d’être une parfaite personne. De ne jamais faire d’erreur. De toujours être dans le droit chemin. D’agir à tout moment selon les conventions établies. Pourtant, c’est d’une facilité déconcertante que de juger toute personne qui ne respecte pas ces multiples règles. Étrange quand même.

09 juin 2008

Encore 15 millions de mots à écrire...

Lu sur mon rapport annuel de mon régime de retraite que j’ai reçu cette semaine : « Date de retraite prévue : 1er mai 2041. »
Gloup!
C’est donc dire qu’il me reste 33 ans à bosser, soit presque l’équivalent de mon âge.
Ce sont encore 8 520 semaines à piocher sur mon ordi.
Ou bien 278 850 heures à chercher des sujets qui feront le journal du mercredi.
Et ce seront quelque 35 000 articles qui sortiront de ma tête.
Pire encore, je tenterai d’écrire 15 336 000 mots sans faire une seule faute.
J’aurai également signé plus de 10 296 chèques de paye à nos pigistes.
J’aurai vu passer plus de 213 000 carnets communautaires, corrigé plus de 340 800 pages de textes, écrit près de 8000 blogues, lu 660 livres pour la chronique littéraire et tapé plus de 426 000 noms dans la section « Une année de plus » du journal.
J’aurai également écoulé plus de 200 semaines de vacances.
Je « snoozerai » mon cadran environ 17 160 fois. J’aurai teint mes cheveux à 2130 reprises. J’userai 132 paires de chaussures et je n’ose pas écrire combien j’aurai investi dans ma garde-robe de travail au moment où je recevrai mon premier chèque de la Sécurité de la vieillesse.
Ce métier de journaliste m’aura amenée à faire plus de 850 000 km de route pour aller à la rencontre de gens que j’ai eu à interviewer. Ces personnes, j’en aurai rencontré plus de 50 000 d’ici le temps où j’encaisserai mes REER.
Épeurant non? Normal que j’aie le vertige. Ça ne vous fait pas trop peur vous?
Pas que je m’emmerde dans mon travail et que je veuille en finir au plus vite pour toucher ma rente de retraite et migrer vers la Floride dès que les premiers flocons se montreront le bout du nez. Mais 33 ans à m’imaginer faire la même besogne, ça m’effraie un tantinet.
Si je manquais de motivation en cours de route? Si je ne suis plus capable de suivre la cadence? Si je suis complètement dépassée par les manières de faire?
La Nouvelle évoluera probablement au cours de ces années amenant ainsi défis et apprentissages nouveaux. La vie m’amènera peut-être ailleurs. Sûrement que je me renouvellerai dans de nouvelles avenues. Les choses changent tellement vite.
Reste que 33 ans, c’est long non? Ça représente toute ma vie! Difficile tout de même de se représenter ce laps de temps de façon concrète.
Et ne cherchez pas à me faire encore plus peur en me disant que d’ici le temps où je soufflerai 65 chandelles sur mon gâteau d’anniversaire, l’âge de la retraite sera probablement fixé à 70 voire à 75 ans svp!
Cinq ans déjà que je bosse ici. Ç’a filé comme l’éclair. Je n’ai rien vu passer et j’ai même l’impression de n’avoir que six mois d’ancienneté à mon dossier. Si la tendance se maintient, il n’est pas si loin le jour où je n’aurai plus besoin de « puncher in » et « out. ».
Et dans le temps de le dire, j’ai retranché 547 mots des 15 millions qu’il me reste à écrire. Petit train va loin…