16 avril 2007

Le temps file...

J’ai re et revérifié ma date de naissance sur mon certificat de naissance. C’est bel et bien écrit que j’aurai 31 ans ce mercredi (gloup!).
J’ai re et revérifié la date de naissance de Maxim sur son certificat de naissance. Elle a bel et bien huit ans et demi.
Je ne l’avais donc pas vu venir. C’est arrivé aussi vite qu’un TGV. Aussi rapide que le Concorde. Je me pensais trop jeune pour ce genre d’annonce. Trop jeune pour me préparer à une telle rencontre. Je croyais que j’avais encore de belles années de tranquillité devant moi. Ben je mettais mis un doigt dans l’œil. Vraiment.
Maxim m’a présenté son amoureux dimanche. Il est venu faire connaissance avec sa nouvelle belle-mère.
Moi belle-mère!
J’en reviens pas encore. Je suis trop jeune pour ça!
Ma grande me parlait de cette rencontre depuis jeudi. Elle comptait les dodos, les heures et les minutes. Ma grande avait tellement hâte que je vois celui pour qui son cœur bat la chamade. Que je ris de ses blagues. Que je craque pour son sourire tout comme elle.
« Maman, je te présente Justin. Justin, je te présente ma mère », a dit Maxim, les joues rosies par la gêne, les yeux qui regardaient le plancher et la voix qui tremblait à sept sur l’échelle de Richter.
Le nouveau de la famille avait les yeux rivés sur le sol. La timidité l’empêchait de me regarder ou bien il trouvait que mon nouveau plancher de bois franc était vraiment très beau. J’ai senti qu’il fallait détendre l’atmosphère et casser la glace.
« Hé Max! Il n’a de si grandes oreilles que ça. Pourquoi tu m’as dit une telle chose? », ai-je dit en riant. Je pensais que la blague allait opérer et que mon nouveau gendre allait devenir mon nouvel ami.
Embarrassée, Maxim s’est excusé de sa mère un peu étrange. Si elle avait pu me faire disparaître, elle l’aurait fait, j’en suis certaine. En moins de deux, elle l’a enjoint d’aller voir sa chambre.
Je me suis demandé si à ce moment précis j’étais devenue une méchante belle-mère qui ne se mêlerait plus jamais de ses oignons. Est-ce que je m’étais transformé en une de ces vilaines mégères dont mes amies étaient victimes? Avais-je subi une mutation qui faisait de moi une abominable critiqueuse qui balance son venin à tout vent, mais surtout envers celui que ma fille avait choisi pour aimer?
Vais-je chialer sur tout ce que fera le chum de ma fille? Vais-je remettre en question tous les choix qu’il fera. Est-ce je passerai les 20 prochaines années à dire à Maxim qu’elle aurait pu mieux choisir pour partager sa vie?
J’espère que non.
J’ose imaginer que je serai une belle-mère exemplaire. Qui respectera les choix amoureux de sa fille. Qui aimera son gendre comme si c’était son fils. Que ce garçon n’aura pas envie de joindre la Ligue anti belle-mère à la moindre occasion.
Que de questionnements existentiels pour un dimanche après-midi où tout ce qui était prévu à l’agenda était de plier trois brassées de linge. Bon j’imagine que j’ai encore quelques années de pratique pour devenir une super belle-mère. Et qui sait, peut-être que mon gendre voudra fonder la première ligue des super belles-mères?

Savants recherchés

Si jamais vous croisez Bruno-Marie Béchard, faites-moi le savoir. C’est que j’aimerais bien m’entretenir avec le patron de la colline du haut savoir et le monsieur ne semble pas être facile à attraper. Je sais qu’il doit en bosser une claque, mais bon, j’ai vraiment une idée géniale pour lui et son université.
J’ai un bon sujet à lui soumettre pour mettre sur pied une toute nouvelle chaire de recherche qui fera sans aucun doute la gloire de cette université partout à travers le monde, j’en suis persuadée. Les étudiants les plus réputés des cinq continents voudront venir payer des frais de scolarité ici afin de pousser plus loin les connaissances que l’on a de ce phénomène étrange, qui se vit pourtant dans chaque foyer de la planète. Un mystère qui n’a pas encore été élucidé et qui pourtant, si on pouvait comprendre, pourrait rendre service à des millions de parents.
Expliquez-moi chers théoriciens, chercheurs, savants et autres porteurs de sarrau blanc, pourquoi les enfants se réveillent-ils plus tôt les matins où ils n’ont pas à se lever que ceux où ils doivent le faire?
J’ai expérimenté la chose sur mes deux sujets le week-end dernier. Jeudi matin, le cadran sonne à 6h20. La radio annonce que les écoles du coin sont fermées. Je referme la radio en criant victoire devant cette heure de sommeil de plus que la tempête de neige m’alloue.
En général, le sujet numéro un doit se lever à 6h30 afin de monter dans le bus la menant vers la maternelle à 7h10. Chaque matin, je me livre à tout un combat afin de la tirer des bras de Morphée. Soyez assurée que la déesse du sommeil ne se laisse pas vaincre si facilement…
Et bien, croyez-le ou non, mais le sujet étudié ici s’est pointée le nez dans ma chambre en réclamant son traditionnel lait au chocolat chaud à 6h25! Soit cinq minutes en avance sur son horaire traditionnel. Cherchez à comprendre. Ma petite heure de dodo supplémentaire tant espérée venait de foutre le camp.
Le sujet numéro 2 n’est pas en reste. En tant normal, il me faut au moins dix minutes à la convaincre de descendre du lit. Dix minutes de négociation. Dix minutes de « je n’ai pas le goût d’aller à l’école aujourd’hui ». Dix minutes de « Max, lève-toi, tu vas rater l’autobus si tu continues ». L’enfer.
Vendredi matin, je croyais vraiment que je rêvais quand j’ai entendu le #2 jouer aux Bratz avec le #1, une heure plus tôt qu’à l’habitude.
L’histoire s’est répétée samedi, dimanche et bien sûr lundi matin. Rien à faire. Les deux sujets étudiés ne ressentent aucunement l’envie de dormir lorsqu’il est écrit congé scolaire sur leur calendrier. Même pas une « toutite » minute de plus. Pas question de gaspiller une seule seconde d’une journée où elles n’auront pas à mettre leurs fesses sur les bancs d’école.
Vous voulez entendre la meilleure?
Mardi matin, jour de retour en classe pour mes poulettes. Le cadran oublie de sonner et moi j’oublie de me réveiller et… mes loulous également! Ce n’est qu’à 8h30 que j’ai vu Filou se pointer dans mon cadre de porte pour me demander à déjeuner.
C’est étrange. Vraiment étrange non?

03 avril 2007

L'union fait la force

Le tout a commencé à mon retour de mon voyage de ski dans les Montagnes Blanches. La méga tempête de la Saint-Valentin avait laissé rien de moins que six pieds de neige dans mon entrée de cour. Vous avez bien lu. La bordure de neige était plus grande que moi, même quand je mets mes talons de trois pouces de haut.
Ma pelle s’est sauvé en courant devant l’immensité de la tâche à accomplir et moi, je me suis mise à pleurer devant ce monticule blanc. C’en était trop. J’ai abdiqué. Imaginez : je ne pouvais même pas entrer dans ma maison! Mon domicile était enseveli!
« Papa, c’est fini. C’est trop difficile à entretenir une maison quand on est seule. Je suis fatiguée de faire ma femme forte capable de tout faire. La pelouse, la piscine, la haie de cèdres, les fleurs, la neige, je suis à bout. Ça suffit. Je vends mon jumelé et je m’achète un ti-condo-carreauté-où-l’enlèvement-de-la-neige-est-comprise. »
Entre temps, Lalie mettait son condo de Sainte-Julie en vente et l’autre sœur de la tribu Proulx prévoyait déménager en appart avec Céline en juillet. Je regardais Alex chercher un 4 ½ près d’un arrêt de bus dans les annonces classées. Je lisais les descriptions des condos que mon autre sœur reluquait et qu’elle m’envoyait par courriel. Et moi, je profitais des visites libres du dimanche pour espérer trouver le condo idéal.
Et tout est devenu clair. Une illumination. J’ai crié : « Eureka! »
« Si on se bâtissait un triplex les trois ensemble? » L’idée a séduit immédiatement. En moins de deux, on cherchait un terrain, on magasinait les contracteurs, on pensait à notre nouvelle déco, on brainstormait sur le look de notre nouvelle construction, on analysait les plans trouvés sur le Net.
Mais c’était bien mal connaître mes parents que de nous laisser faire nos trucs et de ne pas se joindre à la gang. Alors de mon idée de déménager en condo pour m’épargner pelletage et fermeture de piscine, nous voilà en route pour la construction d’un quadruplex et tant qu’à être parti, pourquoi pas en bâtir deux et ainsi rentabiliser l’investissement en louant quatre logements?
Mon jumelé est donc sur le marché des maisons se cherchant de nouveaux propriétaires. J’ai de la difficulté à croire qu’après toutes ces heures à rénover et à améliorer l’intérieur de ma demeure pour la rendre vraiment à mon goût qu’elle se retrouve, moins d’un an après avoir passé chez le notaire, avec une pancarte devant.
J’avais un petit Saint-Émillion 1999 rapporté de mon voyage en France qui traînait dans mon buffet. Un rouge que je gardais pour célébrer une grande occasion. Ce moment est venu mardi dernier quand dans le plateau de mon télécopieur est apparue une pré-autorisation hypothécaire pour notre projet. La banque ne nous trouvait pas cinglée, nous pouvions nous lancer. Faire l’offre d’achat sur les terrains et signer le contrat avec le contracteur. Et espérer dormir dans notre nouvelle maison en septembre prochain.
Le vin était excellent. Mais on aurait bu du Baby duck que ça aurait été pareil. Nous avions réussi par la force de notre union. Nous étions tellement fiers et heureux que peu importe ce qui se retrouvait dans nos coupes à vin, tout était merveilleux.